Tuesday, June 10, 2008

Suite du 2e jour

(suite …)

Kaja passe me prendre vers 9h00. Nous partons pour Antananarive (Tana pour les intimes), la capitale. J’ai été traumatisé. Peut-être était-ce le manque de nourriture ou bien le manque de sommeil dont je souffrais, je ne sais pas. Mais une chose est sûre : l’odeur de fuel n’aidait en rien, ni le bruit d’ailleurs. Tana est une ville extrêmement pauvre et j’ai été choqué. De plus, j’étais le seul Vazaha (étranger et/ou blanc) à des miles à la ronde. Pour ne pas aider, les gens autour de moi me regardaient d’un regard avide lorsque j’ai changé une partie de mes euros à la banque. Je dis bien une partie, car lorsque j’ai vu que le taux de change était de 2383.43 Ariary (Ar) par Euro, j’ai décidé de ne changer que 100€.

Imaginez un peu : je venais de changer pour 238 430 Ar, alors que le salaire moyen annuel est de 960 000 Ar. Pas étonnant qu’on me prenne pour un riche. En sortant nous nous sommes arrêtés dans une librairie, où j’ai acheté un livre français/malgache… pour 2400 Ar (1€!)

Le temps de nous rendre à la voiture, environ 10 minutes, je me suis fait offrir au moins 40 trucs à vendre. Des lunettes, cigarettes, montres, cartes d’appels, cartes de la ville, instruments de musique, etc. Les enfants qui mendiait et ne me lâchais pas me tordaient le cœur, mais Kaja m’a dit que si je donnais un peu de Vola (argent), même aussi peu qu’une pièce (qui en passant ne vaut même pas un poil de fesse au Canada), je pouvais aussi bien tout donner car on ne me lâcherait plus.

Alors que nous étions en route pour le CDA (Conseil de développement d’Andohatapenaka), j’ai vite réalisé qu’il n’y a aucune règle gérant la conduit automobile sur l’Île Rouge. Il n’y a ni stop, ni feu de circulation et ni de priorité de passage. Des gens se mettent à traverser la rue à tout moment et tout endroit, certains traînant une charrette ou bien avec une panier en équilibre sur la tête (hallucinant, je ne serais jamais capable de faire ça!) Les voitures s’entrecroisent en tous sens. C’est le bordel total ! Des gendarmes tente de faire la circulation par endroits, mais bien franchement, les gens en font à leur tête.

La ville est surpeuplée, à un niveau qui dépasse l’entendement (d’un occidental, du moins). Il y a du monde partout, même le long de l’autoroute. Beaucoup sont là pour vendre le peu qu’il possèdent. J’étais tellement pris au dépourvu que je n’ai pas pensé à prendre des photos.

Au CDA, un centre de formation et d’aide pour le quartier le plus pauvre de l’île, je me suis présenté aux gestionnaires de l’endroit en tant qu’envoyé de CSF, en leur expliquant la part que je jouerai dans le projet. En visitant le centre, je me suis aperçu que c’était encore plus pauvre que ce que j’avais vu avant. Lorsque j’ai visité les locaux convoités par CSF, je me suis dit que j’ai de la job à faire! Primo, le prof de cuisine fumait une cigarette accotée sur le four. Aussi, le plancher est troué, il n’y a pas de moustiquaires, des rongeurs nous filent entre les jambes, il n’y a pas d’eau chaude, etc.

Après le CDA, nous sommes allé dans une petit resto (une gargotte : 3 ou 4 tables that’s it). J’ai demandé à Kaja de me commander un repas typiquement malagache. C’était un plat de riz, immense, accompagné de Ro, un bouillon avec des brèdes, et un petit plat de porc et de fèves du coin (Voanjobory). Pour arroser le tout, une bouteille de Three Horses Beer, la bière local. J’avais l’intention de payer le repas mais je n’avais encore rien dit. La serveuse avait déjà préparer la facture pour moi. Apparement, c’est TOUJOURS le Vazaha qui paye. Il faut dire qu’à 13000Ar, c’est à peu près 7-8$.

Après la bouffe, on est arrêté au Shoprite, un genre de IGA, où j’ai acheté quelques trucs à manger. Arrivé à la maison, vers 17h00, j’ai bouffé en vitesse et je me suis couché. J’étais crevé.


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Comme vous voyez, j'en ai long à dire... je vais essayer de synthetiser un peu plus la prochaine fois!

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